Comment un point mal attribué peut faire basculer un match de tennis.
Du jamais vu à Wimbledon, sur le Centre Court s'il vous plait, ni dans aucun tournoi du Grand Chelem, ni même dans un tournoi du circuit professionnel : un point «imaginaire» a été attribué par l'arbitre à l'une des deux joueuses, point qui a pu inverser le résultat d'un set, et peut-être même du match par conséquent !C'était au deuxième tour du simple dames entre la Croate Karolina Sprem et Venus
Williams, lors du tie-break du deuxième set. A 2-1 pour Venus, Sprem sert (à gauche donc). Première balle nettement faute, et annoncée faute par le juge de ligne, mais renvoyée dans un réflexe par l'Américaine, puis par la Croate qui «sans jouer», la remet dans les limites du court, sans cette fois que Venus, qui a repris sa place en position de retour pour attendre la deuxième balle de service, n'esquisse bien sûr le moindre geste.
Et là, stupéfaction, l'arbitre Ted Watts annonce : «deux partout ». Karolina Sprem, visiblement surprise, le regarde, plus que perplexe, et probablement hésitante mais elle ne dit rien. Venus, clairement, ou trop concentrée sur le point à venir ou pas assez, ne réalise pas. Les juges de ligne ne dis rien non plus. Les spectateurs ne manifestent pas. Et Karolina Sprem sert sa deuxième balle. Retour gagnant de Venus : 3-2 annonce 1'arbitre, alors que le score exact est 3-1. Le point suivant est servi à gauche(comme le précédent) mais par Venus cette fois. Sprem n'a donc servi qu'un point ! La Croate, même si elle semble toujours un peu gênée aux entournures, «accepte» cet incroyable cadeau jusqu'au bout. Venus mène 6 points à 3 et obtient trois balles de set. En vérité elle menait 6 points à 2, et aurait du avoir quatre balles de set. Et comme il n'y a pas toujours de morale (immédiate du moins) à une histoire, Karolina Sprem a sauvé ces trois de set et créé l'énorme surprise éliminant Venus Willimams.
D'une sportivité exceptionnelle, l'Américaine quand on lui a expliqué la méprise (elle aurait dû, elle aussi, il faut bien le dire, s'en rendre compte et protester à temps !) n'a pas voulu trouver là une part d'excuse à sa défaite. Karolina Sprem, elle, a joué les innocentes mais son acceptation d'un tel point (ce n'est pas une faute d'arbitrage mais une faute de score) a été diversement appréciée dans les vestiaires. Quant à l'arbitre, pourtant un homme expérimenté, il a été révoqué dès le lendemain par le juge-arbitre Alan Mills !
Source : Tennis Magazine
